Les blaireaux de la Vézère

Hiver printemps 2017

Après avoir exploré les dessins que font les sources sur les sables en bord d’océan, après avoir visité de nombreuses grottes et restitué la subtile lumière du passage entre ciel et terre, j’ai travaillé dans un contexte moins artistique et plus documentaire, la photographie permet ça.

Ces cinq modestes photographies sont sélectionnées parmi un millier d’autres.

Il est en Périgord des lieux secrets, en voici un. Dans la vallée de la Vézère, à proximité de Lascaux, l’entrée d’une grotte sauvage.

Un dispositif photo infrarouge que l’on pourrait penser sans photographe, qui détecte les passages de nuit comme de jour.

Ici le photographe est patience ; chaque jour positionner l’appareil, trouver l’angle judicieux, cadrer, se tromper, continuer lorsque la mémoire se révèle vide et qu'il ne s'est rien passé, être obstiné, opiniâtre.

Apprendre à connaître les habitants de cette grotte, ceux-là même que les hommes aiment peu, apprendre à les connaître plus intimement jusqu’à les aimer. Les blaireaux de la Vézère puisqu’il faut les appeler par leur nom, d’abord solitaires en hiver, craintifs, beaux et soyeux, puis avec leur portée au printemps et leurs petits qui s’aventurent timidement jusqu’au dehors ; puis maître goupil par l’odeur alléchée, qui flaire en quête de proie facile. Il part, il revient, il tourne, il vire. Mais aussi cette petite musaraigne ; elle surgit hors de son tronc d’arbre (en forme de tête de mort) alors que blaireau et renard rôdent. Et puis ce chat inconscient et curieux qui porte en souvenir celui que l’on a perdu et dont les os sont peut-être au fond de cette tanière. Et puis, ce triste matin, où cette mère si souvent photographiée est retrouvée écrasée sur le bord de la route. Que deviennent les petits ? C’est arrivé hier…

Poésie et dramaturgie.

Sables en-jeux

Cette exposition rend compte d’un paradoxe : la force de l’eau qui coule génère des dégâts sur les rivages et les terres, creusant rigoles et ravins, c’est l’érosion hydrique ; le suintement délicat de cette même eau douce, en fin de cycle, à quelques mètres de l’océan génère des mélanges éphémères, issus de la rencontre souterraine et en surface d’eaux douces, de terres, d’oxydes de fer, de tourbes, d’argiles et de sables . il s’agit d’un phénomène entièrement naturel présent sur les sols tourbeux et aliolitiques (paléosols), sans aucune intervention humaine observé à 3 ans d’intervalle à proximité de la dune du Pyla (33) après les tempêtes d’hiver (février 2011, janvier 2012 et 2013) et l’inexorable érosion dunaire qui s’en suit, implacable.

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     Les véritables « tableaux » que je vous présente à travers cette exposition sont le fruit du travail éphémère du temps et des eaux (douces et salées) sur des mélanges de terres et de sables ; il s’agit d’un phénomène entièrement naturel, sans aucune intervention humaine et sans retouche numérique que j’ai pu observer à un an d’intervalle à proximité de la dune du Pyla (33) après les tempêtes d’hiver (février 2011 et janvier 2012) et l’inexorable érosion dunaire qui s’en suit, implacable.

      Je salue le travail et l’implication du Lacanau Surf-Club et Surf’In Nature dans la sensibilisation et l'éducation du public aux problèmes environnementaux du littoral.

- Maëlia - Juin 2012 -  Surf'In Nature sur le net